"Printemps arabe"
- A. B.
- 26 مارس 2016
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Il est des choses tout à fait normales aujourd’hui de voir des milliers de musulmans se massacrer chaque jour les uns les autres, tous deux au nom d’un même dieu, et d’une même religion ! Et c’est proprement affligeant de vivre ce recul civilisationnel dans un monde qui avance à une vitesse incroyable.
Ce n’est sûrement que les perturbations qui accompagnent le réveil d’une civilisation qui était jadis au sommet du développement et qui sombre aujourd’hui dans le chaos cherchant une vraie identité entre une religion héritée et une modernisation imposée…
Mais ces perturbations ne sont que le début de cet accouchement, un accouchement qui promet déjà d’être long, car certains n’en veulent pas et ne cessent de s’y opposer par tous les moyens qui leurs sont possibles ; certains dont les intérêts seront touchés certainement par un quelconque changement dans la situation actuelle. On les voit déjà défendre leurs trônes contre toute tentative de soulèvement de leurs populations, et ils sont prêts à les effacer carrément pour demeurer dans leurs postes ; et ils s’y prennent si bien d’ailleurs,
En Egypte ils ont réussi leur coup, et le peuple qui s’est levé pour enlever une dictature enracinée est en train de voir celle-ci reprendre sa place aujourd’hui par la force de l’armée sous les regards du monde entier qui soutient, du moins par son silence, cet incontestable coup d’état. Il voit aussi de l’autre côté ses élus de nouveau dans la torture et la prison, son président, issu pour la première fois d’un suffrage reconnu, dans la prison et même condamné à mort ! Dans le moment où son dictateur, contre lequel ils se sont sacrifiés pendant près d’un an, se fait blanchir de tous ses crimes par une justice loin d’être juste.
Est-ce une guerre contre l’Islam ? Contre la démocratie ? Un complot ? C’est en tout cas contre tout ce qui pourrait menacer leurs intérêts.
En Algérie, le peuple a déjà connu cet épreuve du soulèvement, et il en paie encore le prix avec à sa tête un mort-vivant qui, dans le plus grand des calmes, se fait élire pour le 4ème mandat sans pouvoir adresser un seul mot à ses citoyens qui préfèrent eux aussi le laisser en place pour éviter une éventuelle guerre civile qui pourra menacer leur tranquillité encore très fragile.
Enfin, la situation dans le monde arabo-musulman ne semble pas prête à être changé, et les peuples semblent fatigués de faire des soulèvements qui ne tiennent pas la route… Et je crois personnellement que le changement ne viendra pas tant que les peuples arabes n’auraient pas appris à faire la différence entre le pain et la démocratie ; et qu’il faut sacrifier le premier pour avoir la deuxième.
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